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Mandy, You are an Ironman!

ou plutôt une Ironwoman.

Un Ironman : 3,8km de nage, 180km de vélo, 42km de course à pied, c’est le défi que je me suis lancé il y a 1 an. Je vous partage aujourd’hui mon compte rendu sur l’incroyable journée que j’ai vécue en réalisant ce rêve, le jour de mes 30 ans.

Mais avant ça, je vous pose le contexte :
En octobre 2024, je prends la décision de m’inscrire sur un Ironman. Après avoir réalisé deux 70.3, l’envie de faire un Ironman est là et ne me quitte pas. J’avais pourtant dit : « Un Ironman ? JAMAIS de la vie ! » mais… c’est impossible de refouler ce désir une fois qu’il est présent. Je trouvais ça complètement dingue et c’est à ce moment-là que je me suis dit que je le ferais le jour de mes 30 ans. J’ai alors cherché une course qui avait lieu le 20 septembre 2025 et j’ai trouvé l’Ironman d’Emilia Romagna.
L’Italie, un de mes pays de cœur, c’était parfait !

Bon, maintenant que le contexte est posé, je vous laisse avec la lecture de mon CR.

Compte rendu Ironman Emilia Romagna 🇮🇹

06:00 j’arrive dans le parc à vélo pour les derniers préparatifs, je suis stressée, très stressée.
À la sortie du parc, je retrouve ma famille, mes amis, venus nombreux pour m’encourager à relever ce défi le jour de mon anniversaire (la bonne excuse les 30 ans!).
Ils ont de beaux t-shirt floqués à mon nom, quelle surprise! Je m’apaise et reste avec eux jusqu’à ce qu’il soit temps pour moi de me diriger vers la partie natation.

07:15 j’entre dans le SAS de départ pour la natation, je me glisse dans la zone correspondant à mon allure estimée : 1h15-20. C’est à ce moment que je prends conscience que je vais le faire, c’est aujourd’hui. Le speaker nous met directement dans l’ambiance, l’émotion est au rendez-vous.

08:01 ça y est, le départ est donné et je cours de la plage à la mer, c’est parti pour 3,8km de nage dans la mer Adriatique. L’eau est salée et les méduses sont au rendez-vous: pour ce qui est des méduses, j’ai fait mon baptême 2 semaines avant à la mer du Nord, je suis prête! La natation se passe super bien. Ma nage est posée, j’évite de boire la tasse, 500m avant la fin je commence à trouver ça long, à être brûlée dans la nuque malgré la crème anti frottement, je me réjouis de sortir de l’eau. 

09:17 Soit 1h16 plus tard, je suis hors de l’eau, parfait c’est le temps que j’avais estimé. Je vois ma team en train de s’époumoner pour m’encourager, c’est le premier moment gravé à jamais. 

09:29 Après une T1 en 12 minutes, j’enfourche mon vélo et me voilà partie pour 180km. J’avance vite, je n’ai pas la sensation de pousser, on roule sur une autoroute (j’en ai toujours rêvé), c’est facile, il n’y a pas de virage, c’est plat, c’est parfait ! La nutrition se déroule comme prévu (je vous partagerai mon debrief sur ce point). Sur le parcours, nous avions une côte de +/- 2km à faire 2x, je repense à la côte de la Redoute montée 5x en juillet dernier et je me dis que ça sera plus facile. Beaucoup de triathlètes mettent le pied à terre mais je tiens bon. Job is done! J’ai eu la chance de voir ma team de supporter 5x sur le parcours, ils ont même réussi à monter sur l’autoroute!

15:03 J’arrive au 150e km, je commence à en avoir marre. Je me doutais que je ne verrai plus ma team avant la T2. J’hésite à pousser davantage pour être plus vite arrivée mais je dois garder de l’énergie pour la càp. Les 20 derniers km sont interminables, j’ai le vent de face, je m’affaiblis mentalement, je commence à douter, à penser que l’objectif est trop ambitieux, que j’ai rêvé trop haut, qu’un Ironman c’est trop dur pour moi, que je n’y arriverai pas, que peut être je devrais abandonner et m’arrêter là. Je ralentis, ma moyenne diminue, je n’avance pas. Je termine en 6h35 la partie vélo, à nouveau dans le temps estimé, même si je l’envisageais en dessous de 6h30, je reste très contente de ma partie vélo.

16:08 J’arrive en T2, je vois ma team excitée. Je suis au bout de ma vie et je retiens mes larmes. Pour une fois il n’y a pas de sourire sur mon visage et ils le remarquent. Alors, ils courent avec moi tout le long de la transition jusqu’à mon vélo puis jusqu’aux sacs de transition. Je rigole tout en courant de cette situation où ils courent avec moi et me parlent, je récupère mon énergie à 100%. Le moment est fort. Je lis les petits mots qu’ils avaient glissés dans mon sac de transition, je rigole. Je suis prête à commencer le marathon motivée comme jamais!

16:20 Après une transition de 12 minutes, je commence le marathon, mon premier marathon.
4 boucles de 10km – step by step – kilomètre après kilomètre – ravito après ravito,… Je prends du plaisir, je respecte l’allure qu’on s’était fixé avec le coach, j’espère la maintenir. Je cours, je marche aux ravitos, je prends ma nutrition et puis je cours à nouveau. Les triathlètes commencent à marcher, je me demande si moi aussi je devrais marcher pour m’économiser. Mais, je continue de suivre les allures prévues et je cours encore et encore. Tout se passe bien, ma team m’encourage toujours, ils se sont dispersés sur le parcours pour me voir le plus possible. C’est génial!

19:00 Les kilomètres s’enchainent, je n’ai pas envie que le moment s’arrête même si mon corps devient de plus en plus douloureux, ce moment est unique et j’en ai conscience. Je profite de chaque seconde, chaque minute de cette course. La douleur devient secondaire. La nutrition se passe toujours bien et je me rends compte de la chance que j’ai de ne pas avoir de soucis digestif et de pouvoir continuer à suivre mon plan nutritionnel.

20:10 La finish line se rapproche, il ne reste plus que 10km, 1 seule boucle puis je deviens une Iron(wo)man! Je ne subis pas le mur du 30e, au contraire, j’ai envie d’accélérer mais je me freine: 10km c’est court mais long à la fois! Je me permets alors d’accélérer sur les 3 kilomètres restants. La finish line est proche et je me réjouis d’y être, ils y sont tous et m’y attendent! Je sais que je veux prendre mon temps sur cette finish line, on m’en a tellement parlé: je veux saluer mes amis, ma famille, embrasser mon compagnon, sonner la cloche,…

21:26 Ça y est ! Je suis sur le tapis rouge, l’émotion monte, les gens crient et m’encouragent… et là l’inattendu et l’inexplicable se passe: JE SPRINTE! Et… Je loupe cette fameuse cloche, je tape à toute allure dans la main de Julien. Et m****, ce n’est pas du tout ce que je voulais faire 😂
J’entends le speaker annoncer “Mandy Rauw, you are an Ironman” – JE L’AI FAIT !!!!!

Cette course je l’ai vécue avec mes jambes, mes bras, ma tête, mes tripes et surtout avec tout mon coeur. Je retrouve ma team juste après et je fonds en larmes dans leurs bras. Cette journée était intense, riche en émotions et ce n’est pas qu’une journée d’effort physique qui se clôture mais une année entière. Une année consacrée à un seul et même objectif, un nombre incalculable d’heures passées à m’entrainer seule, parfois en groupe, des sacrifices, des difficultés, de la peur, des moments de doutes, des choix parfois difficile à faire, de l’excitation, de la joie,.. mais aussi la fierté d’y être arrivée.

Si je peux me permettre de vous partager un conseil après cette course, c’est de croire en vous, en vos rêves. Donnez-vous les moyens de les réaliser, tout en prenant le temps dont vous avez besoin et surtout en vous écoutant. Cette année m’a appris à être davantage à l’écoute de mon corps et à le respecter. Aujourd’hui je remercie mon corps de m’avoir permis d’aller jusque là. Il y a à peine 3 ans, je démarrais le triathlon. Si vous voulez connaître cette partie de mon histoire, je vous invite à lire cet article: Bref, j’ai commencé le triathlon.

Merci à ma team présente sur place, sans eux l’expérience n’aurait pas été la même. 
Merci à mon coach, Mathieu, qui m’a entraînée à cette distance, m’a appris la gestion d’un effort de longue durée et a cru en moi.
Merci à mon club, le TTF (Triathlon Team Fagnes) pour m’avoir donné le goût du triple effort, l’envie de me surpasser et surtout l’entraînement en groupe.
Merci à Nutribay pour les nombreuses commandes nutrition effectuées sur leur site.
Merci à ma famille, à mes amis pour leur soutien sur place et à distance.  
Merci à ma maman de m’avoir donné goût au sport et qui continue de le partager avec moi.
Merci à Julien, mon compagnon, pour TOUT (la liste est longue), on sait à quel point nos compagnons jouent un rôle important dans la concrétisation de nos projets sportifs.
Merci à toutes les personnes qui ont croisé mon chemin cette année et m’ont aidées d’une manière ou l’autre. 
Merci à vous, qui m’avez encouragée au travers des réseaux sociaux.

Merci pour votre lecture.
Prenez soin de vous,
Sortez de votre zone de confort,
VIVEZ!
Mandy